Le déploiement pléthorique des moyens d’expression de la barbarie djihadiste a quelque chose d’admirable. Kalachnikovs, couteaux et bombes sont au menu quotidien des perforations, décapitations, démembrements et explosions divers des corps arrachés à la vie avec plus ou moins de raffinement. Mais malgré cette belle diversité, le triste spectacle d’humains qui abattent froidement leurs semblables témoigne d’une commune appétence en matière de cruauté. De ce point de vue, la compétence de ces musulmans radicaux intégristes salafistes takfiristes djihadistes etcéteristes dépasse largement les capacités normales des gens ordinaires. Pourquoi diable sont-ils aussi méchants ? La cruauté est-elle naturelle chez des sujets qui dysfonctionnent sévèrement du bocal ou est-elle patiemment acquise au cours d’un séjour traumatisant dans une vie de merde ? Sans doute a t-il fallu rendre à la vie ce qu’elle leur a fourni en humiliation et en souffrance, à eux les inlassables rejetés de discothèques qui ont machouillé leur rancune jusqu’au délire. Ils l’ont ruminé à mort, ils ont fait de la métaphysique avec, jusqu’à pouvoir donner naissance à un Dieu prescripteur du matériel moral et religieux qui légitime leur soif revancharde. Ils peuvent désormais motiver divinement bien les expéditions punitives contre des mécréants enviés à mort pour n’être pas restés comme eux dans les marges de la société. A moins que le problème ne ressortisse de la psychopathologie somatisée dans la folie meurtrière de déficitaires en virilité qui parviennent si peu à pécho qu’ils entendent se venger sur tout ce qui réussit ? Ce serait alors moins une criminalité religieuse de soi-disant radicalisés qu’une criminalité de futurs cocus, ce qui explique en partie le besoin impérieux de cacher leurs femmes et cette panique de micromembrés à vouloir sans cesse les humilier. Ou alors sont-ils tout simplement aveuglés par une foi devenue déviante et qu’ils croient orthodoxe ? Sont-ils les laissés pour compte d’une société abandonnée du sens ? Ont-ils préféré les tentatives tragiques de restitution de sens offertes par le djihadisme au non-sens du grand marché qu’est devenu notre monde ? Dieu est grand disent-ils, plus grand que la foire à pognon dans lequel nous acceptons de vivre. Peut-être. Mais quand même, le principal problème des illuminés de la barbichette, c’est qu’ils sont cons. Ils sont cons à bouffer des branches. Ils sont tellement cons que quand ils tuent ils pensent sincèrement qu’ils font le Bien. Ils pensent qu’ils sont au service d’Allah et qu’ils participent de sa grandeur. La distinction élémentaire entre Bien et mal accessible aux enfants de huit ans (âge de la fillette assassinée par Mohammerde Merdah), ils ne la font pas. Lui et sa bande de tragiques croient vraiment retrouver soixante-douze vierges au paradis. C’est la rançon du martyre paraît-il. Cette théocratie fondée sur des fantasmes sexuels d’ados pubères fait d’Allah un père Noël pour puceaux  et manipule des benêts pour en faire de la chair à canon. Et ça, ils ne l’imaginent même pas. A l’évidence, un être humain normalement constitué ne saurait divaguer à ce point. L’Etat Islamique va donc faire ses courses parmi les plus décorticalisés et les plus perdus vaseux de la société. Il obtient une armée d’analphabètes pour qui le djihadisme est la carrière la plus envisageable. Ouvrez les yeux ! Vos héros martyrs sont des demeurés sociopathes restés en dessous du stade caca.  Et puis franchement ça ne s’arrange pas avec le temps. Il y a 15 ans, on avait Al-Qaida et ça avait un peu plus de gueule ! Envoyer deux avions sur les plus hautes tours du monde prouve bien qu’on peut être des criminels sanguinaires pourris et avoir un minimum d’ambition. Des coups de kalach sur une foule anonyme pendant un concert, c’est le degré zéro de la créativité criminelle. Cela dit, c’est encore pas mal si on compare la performance à celle des deux prix Nobel de l’équipe. Imaginons la tronche d’ Abou Saint-Pierre quand Bilal Hadfi et pseudo-Ahmad al Mohammed  se sont pointés au Paradis. Ces génies ont pensé sincèrement qu’ils pourraient entrer dans l’enceinte du stade de France le corps recouvert d’explosifs. Confrontés à l’impossibilité manifeste de l’entreprise, les pieds nickelés du djihadisme ont décidé de se faire sauter à la périphérie du stade. L’attentat à fait des morts : les terroristes eux-mêmes…Sur l’échelle du martyre, c’est le degré zéro de la réussite. En comparaison même Jawad Bendaoud, le « bouquet missaire » (sic) de l’histoire, logeur des assassins et victime d’un lynchage médiatique volontaire, fait figure d’esprit éclairé. Le soir même de la contre-attaque de la police, le personnage le plus comique de cette sinistre farce, mi-vermine mi-bouffon,  se montre toute figure déployée devant la caméra avec un aplomb désarmant, et pas fâché d’exposer sa mauvaise foi au monde entier, il embarque pour un quart d’heure de gloire dont il se serait bien passé. Il faut lui rendre justice, on a bien ri à un moment qui n’était pas drôle du tout.

Les chefs sont aussi bêtes que leurs lieutenants. Politiquement, les manœuvres djihadistes opérées en France sont un fiasco. Un des objectifs de ces opérations armées est  de faire de nouveaux adeptes parmi les musulmans étrangers pour grossir les rangs de l’organisation. Force est de constater que le prosélytisme panarabe propre au projet de restitution du califat a fait long feu. Attaquer les juifs, avait pour avantage de récupérer les antisémites. Attaquer Charlie Hebdo avait réussi à fédérer la partie des offensés par les caricatures ainsi que tous ceux qui s’imaginent que la critique et la satyre sont à mettre dans ce fourre-tout bêtement appelé islamophobie plutôt que sous la catégorie de la liberté d’expression. Ce n’était pourtant pas difficile de recruter tous ces cons. Mais les frappes du 13 Novembre à Paris n’ont ramené personne. Elles ont frappé aveuglément tout le monde, donc n’importe qui. Personne n’est ennemi de n’importe qui. Ils n’ont donc enrôlé personne. Comme l’a dit plus d’une fois Gilles Kepel, les attentats du 13 Novembre sont un échec politique cuisant. Ces frappes anonymes et désorientées indiquent une idéologie famélique qui se répand en pure perte dans une démonstration stérile de bestialité. Les clients potentiels ont plutôt étés rebutés par la sauvagerie finalement faiblarde des attentats, sans contenu politique, sans ampleur, sans intérêt sinon celui de renforcer l’unité d’un pays désormais face à l’adversité. 

Al Dabaran 

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